L’administration Trump limoge des responsables du ministère de la justice impliqués dans les poursuites contre l’actuel président des Etats-Unis

Il s’agit d’anciens collaborateurs du procureur spécial sortant, Jack Smith, qui a dirigé deux procédures fédérales visant Donald Trump pour tentatives illégales d’inverser les résultats de l’élection de 2020 et pour rétention de documents classifiés. Les poursuites ont été abandonnées à la suite de la réélection du républicain en novembre 2024.

 

Des responsables du ministère de la justice américain impliqués dans les procédures pénales fédérales contre Donald Trump, abandonnées à la suite de son élection à la présidentielle en novembre 2024, ont été limogés lundi 27 janvier, selon une source officielle et les médias américains.

L’ancien procureur spécial Jack Smith, qui a instruit ces deux procédures fédérales, a quitté le ministère de la justice le 10 janvier, dix jours avant l’investiture du président élu républicain. Les licenciements concernent des responsables du ministère qui ont travaillé avec lui sur ces dossiers.

« Le ministre de la justice par intérim, James McHenry, a pris cette décision parce qu’il ne pensait pas pouvoir se fier à eux pour appliquer loyalement le programme du président à cause de leur rôle significatif dans les poursuites contre le président », a affirmé un responsable du ministère sous le couvert de l’anonymat. Il n’a pas révélé le nombre ni l’identité des personnes visées par cette mesure, mais il s’agit d’une dizaine de personnes, dont plusieurs procureurs fédéraux, selon les médias américains.

« Les preuves admissibles étaient suffisantes »

Jack Smith a recommandé et obtenu fin novembre l’arrêt des poursuites fédérales contre Donald Trump pour tentatives illégales d’inverser les résultats de l’élection de 2020 et pour rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche. Après consultations, le ministère de la justice a conclu que sa politique depuis le scandale du Watergate en 1973, consistant à ne pas poursuivre un président en exercice, « s’applique à cette situation » inédite, avait-il expliqué.

L’ancien procureur spécial a, en revanche, finalisé et transmis le 7 janvier son rapport au ministre de la justice sortant, Merrick Garland, sur son instruction de ces deux dossiers. Le ministre a rendu public une semaine plus tard, comme il l’avait annoncé, le volume de ce rapport portant sur les accusations d’ingérence électorale, mais pas celui sur la rétention de documents classifiés, deux assistants personnels de Donald Trump restant poursuivis dans cette affaire.

Dans son rapport, Jack Smith se dit convaincu que « sans l’élection de M. Trump et son retour imminent à la présidence, les preuves admissibles étaient suffisantes pour obtenir une condamnation lors d’un procès ».

M. Trump, qui a fait de Jack Smith une cible privilégiée de ses attaques pour ce qu’il présente comme une « instrumentalisation de la justice » contre un opposant politique, l’avait traité une énième fois de « cinglé », dénonçant des « conclusions mensongères ». « Les plateaux de la balance de la justice seront rééquilibrés. L’instrumentalisation malveillante, violente et injuste du ministère de la justice et du pouvoir étatique va cesser », a déclaré le 47président des Etats-Unis dans son discours d’investiture, le 20 janvier.

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