La région après la chute du Assad .. Par Kamel Ben Younes

La région après la chute du Assad :

Compétition entre Iran, Turquie et pays du Golfe

· Nouveaux conflits de « leadership »

 

Par Kamel Ben Younes

 

La chute du régime de Bachar Assad continue à attirer l’attention des grands décideurs régionaux et internationaux .

De Washington à Moscou aux pays de l’OTAN , la majorité des chefs d’états et de gouvernements ainsi que leurs ministres des affaires étrangères se sont exprimés plusieurs fois .

Les leaders de la région euro méditerranéenne et celle du « grand moyen orient » passent à l’action.

Les envoyés spéciaux et les réunions des commissions se succèdent .

Enjeux geostategiques

Plusieurs enjeux sont déclenchés confirmant l’importance du « positionnement géostratégique mondial » de la Grande Syrie, victime depuis des décennies de guerres multilatérales et de conflits armées par procuration .

Damas , capitale du fameux grand premier empire arabo musulman des « Omeyyades »(661-750) et de nombreux états qui avaient influencé la région et le monde depuis des siècles , est de nouveau candidate pour jouer un rôle culturel, politique et économique régional et mondial.

Ancien allié de l’Iran et de ses « satellites », depuis le déclenchement de sa guerre avec l’Iraq en 1980, puis des mouvements palestiniens et du hezbollah libanais , la Syrie pourrait changer ses priorités.

 

Conflit d’intérêts

 

Quatorze après le déclenchement des émeutes de 2011, l’armée syrienne a décidé de lâcher le régime de Assad et du parti Baath , en pouvoir depuis 1963 , dont 53 ans sous le règne de la même famille .

Même les leaders des gouvernements les plus proches du régime déchu , à Tehran et Moscou et au Caire , ont annoncé qu’ils avaient pris leurs distances de Bachar et son establishment depuis longtemps .

Mais , quel est l’avenir de la « Nouvelle Syrie » après l’émergence de conflits profonds entre « grands décideurs syriens » et entre les principaux acteurs internationaux , dont la Turquie, l’Iran , Israel , les pays du Golfe arabe , les USA ,l’Europe du Sud et la Russie . ?

Des conflits d’intérêts entre américains, iraniens , turcs , russes, israeliens et arabes risquent de se compliquer ..notamment dans les régions riches en hydrocarbures, les frontières avec la Turquie , le Liban, la Palestine , la Jordanie et l’Iraq..

Le sort des forces armées et des armes étrangères risquent de provoquer de nouveaux conflits régionaux et mondiaux , y compris entre certains membres de l’OTAN.

Retour des « nouveaux ottomans »

Des divergences réapparaissent entre le clan de Washington et Ankara et celui d’Athènes – Paris .

La Grèce , la France et leurs alliés craignent que la Turquie soit le « plus grand bénéficiaire » de la coopération avec les nouveaux dirigeants syriens .

Leurs dirigeants mettent en garde contre « deux dangers » : l’extension des pouvoirs des « nouveaux othomans » et de « l’Islam Politique Salafiste ».

En même temps , les politiciens à Ryadh et certaines capitales arabes applaudissent la chute du régime de Bachar et ses alliés iraniens , irakiens , libanais et chiites .

Pour certains leaders arabes « sunnites » , il s’agit d’une revanche de « l’Islamisme Salafiste », après une longue période de « main mise de l’Iran et de l’Islam révolutionnaire chiite » sur la Syrie, le Liban, l’Irak, le Yemen, la Palestine ainsi que sur plusieurs mouvances et capitales africaines et asiatiques ..

Toutefois , les divegences internes sont nombreuses entre les leaders de « l’Islam Sunnite » , même s’ils sont tous contre « l’hégémonie de l’Iran et ses alliés chiites » .

Pour certaines capitales arabes, le « leadership du monde musulman sunnite » doit être dans les « terres saintes » en Arabie saoudite et non à Istanbul ou ailleurs .

Cette divergence confirme la peur chez certains pays du « retour des nouveaux ottomans et des représentants de l’ Islam politique «

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