La force et l’imprévisibilité de Donald Trump peuvent mettre fin à la guerre en Ukraine (Zelensky)
Le président américain, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, n’a pas encore exposé publiquement sa politique à l’égard de l’Ukraine, mais ses précédents commentaires ont remis en question le fait que les États-Unis continueront d’être le principal soutien militaire de l’Ukraine.
Le président américain élu Donald Trump est « fort et imprévisible » et ces qualités peuvent être un facteur décisif dans son approche politique de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, selon le président ukrainien.
Toutefois, Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il ne serait pas possible de mettre fin à près de trois ans de guerre en un jour, comme le futur locataire de la Maison Blanche l’a prétendu durant sa campagne électorale.
« La phase chaude de la guerre peut se terminer assez rapidement, si Trump est fort dans sa position », a déclaré M. Zelensky lors d’une interview à la télévision ukrainienne, en faisant référence aux combats sur le champ de bataille.
« Je pense que (Trump) est fort et imprévisible. J’aimerais beaucoup que l’imprévisibilité du président Trump soit dirigée principalement vers la Fédération de Russie », a déclaré M. Zelensky.
Ce dernier est impatient de s’assurer que le soutien de Washington se poursuivra et il a d’ailleurs récemment rencontré son homologue américain à Paris lors des célébrations de la reconstruction de Notre Dame de Paris.
Alors que la guerre entrera dans sa quatrième année le mois prochain la question de savoir quand et comment le plus grand conflit européen depuis la Seconde Guerre mondiale pourrait prendre fin se pose avec acuité.
La Russie contrôle environ un cinquième de l’Ukraine et a profité l’année dernière des faiblesses des défenses ukrainiennes pour progresser lentement dans les régions orientales, malgré de lourdes pertes en troupes et en matériel.
La trajectoire de la guerre n’est pas en faveur de l’Ukraine. Le pays est en sous-effectif sur la ligne de front et a besoin d’un soutien continu de la part de ses partenaires occidentaux.
Donald Trump aurait néanmoins répondu favorablement à la possibilité évoquée par le président français Emmanuel Macron de déployer des forces de maintien de la paix occidentales en Ukraine pour superviser un accord mettant fin aux combats, a déclaré M. Zelensky.
« Mais j’ai soulevé une question, en disant que nous n’avions pas entendu quels pays spécifiques se joindraient à cette initiative et si les États-Unis seraient présents », a souligné M. Zelensky.
Le dirigeant ukrainien reste par ailleurs déterminé à ce que son pays devienne membre de l’OTAN. Les 32 pays membres de l’alliance affirment que l’Ukraine en fera partie un jour, mais pas avant la fin de la guerre.
« Le déploiement de troupes européennes (pour maintenir la paix en Ukraine) ne devrait pas exclure l’avenir de l’Ukraine au sein de l’OTAN », a également déclaré M. Zelensky lors de l’entretien télévisé.
Il a décrit l’incursion des forces ukrainiennes dans la région frontalière russe de Koursk comme un « atout très fort » dans toute négociation de paix future.
Afin de contrer les mauvaises nouvelles en provenance de la ligne de front, l’Ukraine s’est emparée d’une partie de Koursk en août dernier, ce qui a constitué la première occupation d’un territoire russe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Mais cette incursion n’a pas modifié de manière significative la dynamique de la guerre et les analystes militaires estiment que l’Ukraine a perdu environ 40 % du territoire qu’elle avait initialement conquis.
Néanmoins, M. Zelensky estime que cet exploit a impressionné des pays d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Afrique et a terni la réputation militaire de la Russie.
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