La «nouvelle génération du cinéma » ,engagement pour la libération nationale et manipulations de la mémoire

M. Kamal Ben Younes
Journaliste et universitaire tunisien

Introduction
La révolution scientifique et technologique des deux derniers siècles a
entraîné des progrès dans de nombreux domaines.
Le bilan est une révolution sans précédent dans le monde de la
communication, des méthodes de promotion des cultures et de
l'information, en particulier à travers le cinéma et les nouveaux moyens de
communication.
Les pays industrialisés et les puissances coloniales ont « manipulé » le
cinéma et les médias depuis le début du siècle dernier pour faire
promouvoir leurs politiques, leurs programmes et justifier leurs guerres
mondiales et régionales.
Par contre les mouvements de libération nationale ont profité du cinéma et
des nouvelles générations de communication réalisé très tôt pour archiver
leur combat.
Après la Seconde Guerre mondiale et  les victoires des mouvements de
libération nationale à l'échelle mondiale, en Afrique, en Amérique latine à
l'Asie, ces leaders nationalistes avaient essayé tôt de manipuler
« l’arme »des nouvelles moyens de communication et de production
cinématographique pour préserver leur mémoire, faire promouvoir leurs
justes causes et couronner leurs victoires sur le terrain.
Malgré la baisse de la demande de cinémas dans le monde, le « nouveau
cinéma » ou « le cinéma nouvelle génération » s'est répandu grâce aux
médias de masse traditionnels, tels que la télévision , ainsi qu’ aux médias

modernes depuis la « généralisation » des  ordinateurs et des téléphones
numériques connectés en permanence à Internet.
D'autre part, les progrès rapides dans le monde de la communication , des
technologies de l'information et dans le secteur cinématographique ont
coïncidé avec l’émergence de nouveaux «  lobbies » internationaux
dépendants des nouvelles puissances coloniales dans le but de manipuler
le cinéma, les moyens de communication numériques, la « révolution de
l’Internet et les satellites » pour tenter de « détruire la mémoire » des
peuples et celle  des mouvements de libération nationale.
Comment devrions-nous comprendre aujourd'hui les problèmes liés à la
« mission » du cinéma en général et de la « nouvelle génération » du
cinéma en particulier ?
Quel « plan d’action » est suggéré afin de garantir  la préservation de la
mémoire des forces de libération nationale et avorter les scénarios les
tentatives et politiques de « falsification de l'histoire » et du patrimoine des
patriotes contemporains ?
Certes «  le cinéma classique  »  a contribué entre 1920 et 1960 à la
documentation des combats des mouvements de libération nationale sur
les scènes arabes, africaines et internationales, notamment en Algérie, en
Palestine, en Amérique latine et en Asie de l'Est.
Parmi les défis aujourd’hui c’est de voir si les nouvelles générations
de l’industrie du cinéma , les moyens de communication numériques
parviendront à briser « le blocus médiatique, culturel et politique » et les
trébuchements diplomatiques auxquels sont confrontés les patriotes et les
nouvelles forces de libération nationale en particulier dans le monde arabo-
islamique et le soi-disant « Nouvel Grand Moyen-Orient » ?
Quelles recommandations peut-on faire dans ce contexte par un colloque
international sur le cinéma et le mouvement de libération nationale, comme
celui organisé dans l'Algérie nationaliste en commémorant le 70e
anniversaire du déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954 ?

I. Un consensus sur les  concepts et les problématiques s’impose.

 

1.             Le concept de cinéma et de «  cinéma nouvelle
génération » :

Quelle est la définition « la plus objective » en ce qui concerne les termes
et les concepts qui doivent être convenus avant d'aborder le problème de
ce forum (et de cette intervention ) sur le rôle du cinéma « nouvelle
génération »  afin d’archiver le combat des mouvements de libération
nationale et la mémoire des patriotes et avorter les « stratégies » visant de
la  détruire ?
Nous pouvons partir d'une définition claire et simple du cinéma comme
suit : « documenter des images sous forme animée et les diffuser ensuite
dans des films de différentes formes et tailles ».
Le cinéma, c'est l'utilisation de la caméra pour transmettre des images
animées , les documenter de manière artistique et selon un scénario
particulier pour « l'actualité » et le « news » au sens large du terme.
L'actualité peut être présentée sous forme d'un texte écrit ou des images
qui concernent un événement conjoncturel ou un mouvement qui s'étend
sur une longue période .
L'actualité peut être présentée sous  forme d'une « propagande » écrite,
photographique ou à travers des « images animées » combinées à une
vision cohérente encadré par un scénario et une démarche artistique
professionnelle , une  mise en scène, afin de s’adresser au grand public et
« grands décideurs » .
Il y a recours à une vidéo ou à un film court, moyen ou long métrage en
fonction des objectifs des artistes, de leurs références, de leurs écoles
artistiques et culturelles, de leurs agendas politiques, et des données
techniques, matérielles et commerciales .
Le « cinéma nouvelle génération » diffère de la première expérience
cinématographique qui a émergé à la fin du XIXe siècle en Europe et s'est
épanouie au XXe siècle en Amérique et ailleurs .

L’évolution a été rapide et concrète . Elle a touché les méthodes de mise
en scène, les scenarios , les techniques mises à sa disposition, les étapes,
de la production, de la présentation et de la commercialisation.
Elle s'est épanouie après la révolution des satellites, du réseau mondial
d'information, d'Internet, de la diffusion des moyens de communication
numériques puis des industries intelligentes.
Les différences entre le nouveau cinéma et le cinéma « classique »
peuvent être comparées aux différences entre la « radio » qui a été fondée
et a commencé à émettre en Amérique et en Europe à la fin du 19ème
siècle et les stations de radio modernes diffusées par satellite et via les
nouveaux moyens de communication numériques.

2. Le cinéma, la résistance et la conservation de la mémoire nationale

En même temps, la méthodologie scientifique suppose un consensus
minimum sur le concept de « cinéma de résistance » ou de « cinéma de
libération nationale », et les différences  avec les autres formes
cinématographiques , artistiques, culturelles et médiatiques «
indépendantes » ou « privées ».
À ce niveau, il y a des différences entre le message des réalisateurs, en
particulier entre ceux soutenus par les gouvernements nationaux des pays
du « Sud » ou des mouvements de libération aux moyens limités, et ceux
qui sont souvent contrôlés par les agendas d'institutions commerciales à
but lucratif  ou des « lobbies » politiques et médiatiques. Les priorités de
ces « lobbies » vont de la propagande à la reproduction du discours de
certains gouvernements et partis politiques .
Nous devons reconnaître que le terrain d'entente minimum entre le cinéma
de résistance , les films de préservation de la mémoire soutenus par les
mouvements de libération nationale sont nombreuses dont la
documentation de la lutte contre le colonialisme , le new colonialisme , la
dépendance et la tyrannie.

Nous notons également que la plupart des chercheurs et des observateurs
reconnaissent que ce type de cinéma a formé dans de nombreuses régions
du monde depuis le siècle dernier un front de lla lutte contre l'occupation,
l'injustice et la tyrannie.
Si la diplomatie est le prolongement  des épisodes des guerres en général
sur le front politique, le cinéma de la résistance est une arme qui
accompagne les guerres nationales dans toutes leurs phases et en affecte
le cours, et peut contribuer à réduire les batailles et à accélérer la victoire
par l'apport d'« images en direct », et des films documentaires du
militantisme  contre l'occupation, l'injustice et la tyrannie.
Dans ce contexte, nous pouvons rappeler des cas dans lesquels les «
images en direct ou en mouvement » et les « vidéos de résistance » ont
été utilisées pour émouvoir le monde depuis les révolutions algérienne,
Vietnamienne, palestinienne et en Amérique latine.
Des centaines d’ artistes, reporters  et communicateurs palestiniens et
libanais ont payé de leur vie pour briser le siège, conserver la mémoire  et
mener les batailles de la « lutte par la caméra ».
Parmi les preuves du caractère stratégique de ce type de lutte nationale,
on peut citer le martyre de centaines de photographes, professionnels des
médias et artistes engagés en l'espace d'un an en Palestine occupée et au
Liban après l'explosion d’octobre 2023.
Par conséquent, les spécialistes des médias, de la communication et de la
sociologie politique mettent l'accent sur la relation entre le succès des
mouvements de libération nationale et le soutien du « cinéma de résistance
» .
La médiatisation et la documentation du parcours des mouvements de
libération nationale rendent service à la « cause » des patriotes et  facilite
la mission de préserver la mémoire collective nationale et mondiale.

II. Cinéma et moyens de communication modernes : le virage qui a changé
le monde
1.             Du cinéma traditionnel au cinéma « petit écran » :
L'émergence du cinéma en Europe à la fin du XIXe siècle puis en
Russie, en Amérique et dans le reste du monde depuis le début du XXe
siècle, s'est accompagnée d'une concurrence scientifique, économique,
militaire et politique entre les grandes puissances.
En même temps avait émergé  de nouvelles batailles et conflits visant à
étendre la mainmise des nouvelles superpuissances et sur les anciennes
colonies, leurs ressources naturelles et humaines, et leurs sites
géostratégiques.
Si le mérite de la fondation du cinéma revient aux artistes français Auguste
et Louis Lemaire à la fin du XIXe siècle, le cinéma américain, en particulier
Hollywood, a dominé le cinéma et les moyens de communication dans le
monde entier et a progressé dans la forme, le contenu et le commerce
entre 1913 et 1969.
Pendant des décennies, le cinéma mondial non anglophone et le cinéma
anglo-saxon se sont développés sous l'influence des « lobbies
hollywoodiens » , malgré le succès de cinéastes nationaux « amateurs »
ou « professionnels » des pays du Sud à s’imposer sur les scènes
cinématographiques et médiatiques, documenter les revendications des
mouvements de libération nationale et une partie de leur lutte.
Le rôle du « cinéma orienté vers les questions de libération nationale,
sociale et politique » s'est développé après la Seconde Guerre mondiale.
Après les déclarations d'indépendance , le « nouvel État national »
annonce un soutien pour des programmes culturels, cinématographiques
et de communication qui visent  à documenter l'histoire  par des patriotes.
Cependant , l’ingérence étrangère ralentie les efforts de documentation
neutre et objective.
Les pressions des « lobbies » du cinéma européen et international étaient (
et le sont encore) très fortes, notamment en imposant des conditions aux
artistes et boite de production pour le financement de leurs films et l’accord
pour leur inscription dans les festivals du cinéma européen ou mondial.

Mais si le lancement de la première émission télévisée avec la BBC en
1939 a provoqué un tournant historique dans la transmission des actualités
en vidéos animées et de la production cinématographique dans le monde,
la série de découvertes et de variables dans le monde de la
communication, y compris Internet, les satellites et YouTube, a déplacé le
monde sur la scène du « postmodernisme », selon les mots de Michel
Foucault et de ses camarades, pionniers de ce courant intellectuel qui a
émergé au cours de la seconde moitié du XXe siècle.
Des empires médiatiques télévisuels ont émergé à l'échelle mondiale dans
le domaine de la production de documentaires et de films dramatiques, y
compris la BBC et les chaînes américaines appartenant à des
multinationales géantes.
Plus tard, des organisations de télévision et de cinéma ont émergé en Inde,
en Chine, au Japon, en Turquie, en Égypte et dans les pays arabes, y
compris les sociétés du groupe MBC et le réseau Al Jazeera.
Malgré l'importance de la richesse cinématographique et des
documentaires publiés par les mouvements de libération nationale ils sont
restés généralement « à effets limités  » par rapport au produit des empires
médiatiques et cinématographiques américains, européens et
internationaux et des nouvelles sociétés de communication
cinématographique, avec lesquelles le « cinéma du petit écran » a
prospéré.
Depuis 35 ans, de nouveaux moyens de diffusion cinématographiques et
culturels ont émergé en Europe et dans le monde arabo-islamique.
Certains ont remporté des succès après leurs enquêtes vidéo et leurs films
sur les soulèvements palestiniens, les guerres du Golfe,  de l'ex-
Yougoslavie et les guerres par procuration qui ont été déclenchées par les
« empires néocoloniaux » au cours des trois dernières décennies dans le
monde entier .
Cependant, l'émergence de politiques culturelles nationales dans les
gouvernements d'un certain nombre de pays du Sud a contribué à
documenter les missions des mouvements nationaux et la lutte de certains
pays pour consolider leur indépendance ainsi que pour défendre leur
héritage, leurs révolutions et leurs intérêts supérieurs.

Grâce aux progrès technologiques et à l'intensification de la concurrence
entre les institutions internationales de production cinématographique,
médiatique et de communication, beaucoup d'entre elles se sont ouvertes
aux questions de libération nationale palestinienne, arabe et internationale
et sont devenues un « partenaire » à la préservation de leur mémoire, à
leur présentation et à la promotion d'une partie de leur agenda pour des
raisons commerciales ou de principe.
2.             Le cinéma de résistance et de préservation de la
mémoire des mouvements de lutte nationale

Les chercheurs en sciences de la communication et de la documentation
ainsi que les experts spécialisés dans la lecture du développement de la
production cinématographique dans la forme et le contenu soulignent
l'importance du rôle joué par l'image télévisuelle ou cinématographique,
c'est-à-dire les images en mouvement et composites dans des scénarios
choisis, dans le domaine de la préservation de la mémoire des peuples et
de l'enregistrement de leur histoire et des pages de la lutte de leurs
patriotes.
Le cinéma palestinien et les films documentaires et dramatiques qui
présentent les questions de libération nationale palestiniennes, arabes et
africaines ont été à l'avant-garde des expériences d'utilisation de caméras
et de cassettes vidéo pour présenter et documenter des questions
nationales justes.
Les grands progrès réalisés dans le monde du film, de la diffusion et de la
transmission ont contribué à la promotion de ce type de cinéma et de ses
justes causes, ainsi qu'à la restitution des pages oubliées de la lutte du
reste des peuples de la région et de leurs dirigeants nationaux pour
l'indépendance, la libération et la dignité, y compris la lutte du peuple
algérien et les luttes des peuples du Vietnam et des anciennes colonies
d'Afrique, d'Amérique latine et d'un certain nombre de pays asiatiques.
Alors que les sociétés hollywoodiennes ont excellé à guider l'opinion
publique américaine et mondiale pendant des décennies, notamment en
promouvant un contenu sélectif et biaisé sur la lutte du peuple de Palestine

et des peuples de la région pour la libération, les dernières années et les
derniers mois ont vu un changement dans leurs « tendance » , vers la
tolérance et une certaine objectivité.
L'ouverture a été enregistrée, en particulier après le soulèvement de
millions de jeunes universitairess américaines, européennes et
internationales au printemps 2024 en soutien aux droits légitimes du
peuple de Palestine et de ses alliés et en opposition à la guerre
génocidaire qui cible des millions de civils, d'enfants et de femmes au vu et
au su des décideurs de haut niveau de la région et du monde.

L'intérêt croissant pour le cinéma international dans les mouvements de
libération palestiniens, libanais et internationaux s'explique par le fait que le
conflit avec les autorités d'occupation se poursuit sur le terrain, mais aussi
diplomatiquement, politiquement, dans les médias et culturellement.
Dans ce cadre s’impose le devoir de documenter les mouvements de
résistance du peuple palestinien contre l'occupation et pour le droit d’auto
détermination.
Le pari sur cette voie rappelle le rôle joué par le cinéma et les moyens de
communication à la télévision et à la radio au cours de la dernière phase
de la lutte du mouvement de libération nationale contre le régime raciste
fantoche en Afrique du Sud il y a environ 4 décennies et pendant la lutte et
la résistance du peuple libanais depuis les années quatre-vingt-dix du
siècle dernier .
La victoire des deux résistances a été obtenue pour de nombreuses
raisons, notamment le succès de la promotion de l'image, en particulier de
« l'image en mouvement », c'est-à-dire « vidéo », « film d'actualité », «
documentaire » et « cinéma dramatique engagé ».
Le pari actuel de la résistance palestinienne et libanaise ainsi que celle  de
ses alliés sur l'image et  les films engagés soutient les démarches
cinématographiques des artistes nationaux issus des mouvements de
libération arabes et internationaux il y a des décennies.
Dans ce contexte, nous pouvons mentionner que

le « cinéma de la résistance » a toujours été présent et efficace.
Nous pouvons nous référer par exemple à un certain nombre de bandes et
de réalisateurs nationaux, tels que le film algérien « Le vent d'auras »
réalisé par Lakhdar Hamina (1966), les films tunisiens « Aube » d'Ammar
Khlifi (1966), et « Redeyef 54 » d'Ali Labidi, qui a été achevé en 1996 et est
considéré comme une documentation de l'étape de la lutte armée nationale
et des premières négociations pour l'indépendance en 1954 et du rôle des
grands dirigeants nationaux qui ont été « écarté » par la suite, dont le
leader Saleh Ben Youssef.
On peut également citer le film « Al-Falaga » (c'est-à-dire les militants de la
résistance armée à l'occupation française) réalisé par Samah Mejri, qui a
documenté des aspects des luttes des patriotes tunisiens depuis
l'occupation en 1881 jusqu'aux années soixante du siècle dernier.
De l'Égypte, on peut s'arrêter surtout sur le film égyptien « La pluie s'est
asséchée » de Sayed Issa (1966), et aux films du réalisateur Youssef
Chahine, dont les plus importants sont : « La Terre » (1968), « Le choix »
(1970) et « L'oiseau » (1973).
Le cinéma moderne a également documenté les luttes des peuples de la
région pour la libération nationale. Le plus important d'entre eux est peut-
être le film « Le lion du désert, Omar Al-Mukhtar », qui documente des
aspects de la lutte nationale en Libye contre l'occupation italienne entre les
deux guerres mondiales.
Ce film a connu un grand succès parce qu'il combinait un contenu national
et une réalisation moderne en s'appuyant sur des artistes internationaux,
notamment la star internationale du cinéma mexicain-irlando-américain
Anthony Quinn et le réalisateur et producteur international arabe, le martyr
Mustafa Akkad.
De nombreuses sources confirment que l'une des raisons de l'organisation
d'une opération terroriste très odieuse en novembre 2005 dans un hôtel de
luxe de la capitale jordanienne Amman était l'assassinat du cinéaste arabe
syrien international Mustafa.
Akkad était dans le hall de l’hôtel avec sa fille qui venait d'arriver de
Beyrouth. L'assassinat a été interprété comme une opération visant à faire
avorter le projet d'Akkad et de son équipe de produire un film patriotique
historique symbolique sur le leader nationaliste historique qui a combattu
les forces d'occupation européennes et a réussi au XIIe siècle à libérer la
Palestine et le Liban, Salah al-Din al-Ayyubi.
Les intellectuels et les médias ont fait circuler des déclarations de l'artiste
national Akkad dans lesquelles il a déclaré qu'il considérait que le moment

était venu aujourd'hui de produire un film sur Salah al-Din, car la biographie
de ce « leader musulman qui a uni la région et triomphé des envahisseurs
étrangers, dans laquelle « la projection contemporaine des événements qui
se déroulent aujourd'hui sur la scène ».
À son époque (c'est-à-dire au XIIe siècle), la Palestine était ce qu'elle est
aujourd'hui, mais Salah Eddine Ayoubi avait réussi ..», comme le note
l'écrivaine Maryam al-Kaabi dans son livre « Try Again : Critical Essays ».
A l'exception de quelques œuvres qui ont reçu une résonance
internationale, comme le film « Le Lion du désert, Omar Al-Mukhtar », ou
encore quelques films documentaires nationaux soutenus par les
ministères de la Culture et de l'Information et un certain nombre de
gouvernements, on note ici que le « cinéma des mouvements de libération
nationale » n'a pas toujours trouvé de soutien financier suffisant, il est donc
resté « occasionnel » et irrégulier ou « à rayonnement limité ».
Le soutien financier a souvent été accordé aux films documentaires «
traditionnels », dont certains réalisateurs ont été contraints de présenter
des œuvres soumises à la pression morale et matérielle des élites qui
contrôlent les scènes culturelles et médiatiques, et des institutions
officielles de l'État.
Des études spécialisées confirment que le cinéma dans les pays victimes
des politiques coloniales s'est épanoui tôt et s'est ensuite développé dans
la forme et le contenu.
Ce n'est pas une coïncidence si, en 1908, les premières salles de cinéma
ont été établies à Jérusalem à l'époque du « mandat britannique », du «
cinéma oracle », et du début des mouvements des élites nationales pour
lutter contre l'occupation et les projets de division de la région et de la
création d'une « entité pour l'État d'occupation conformément aux
recommandations de la Conférence de Bâle de 1897 ».
Alors que le « cinéma de résistance » en soutien aux mouvements de
libération arabes et palestiniens a prospéré, surtout après la guerre de juin
1967, grâce à une nouvelle génération de réalisateurs, les débuts de
l'industrie cinématographique en Palestine remontent à 1935, c'est-à-dire à
l'étape du bombardement du leader national arabe Izz al-Din Qassam et de
ses compagnons « La Grande Révolution » et de son martyre en novembre
1935, qui a ouvert la voie à l'explosion de la révolution populaire arabe et
palestinienne qui s'est poursuivie jusqu'en 1939, qui a réussi à imposer «
l'agenda de la cause palestinienne » à la plupart des dirigeants nationaux
arabes. et islamiques et internationaux, y compris les dirigeants des
mouvements de libération nationale du Maghreb, qui se sont ensuite unis
dans les bureaux du Maghreb arabe au Caire, à Damas et à Berlin.

Comme le cinéma de la résistance palestinienne et arabe a commencé
avec des courts métrages documentaires ne dépassant pas vingt minutes
dans les années trente, y compris un film documentaire sur la visite du roi
saoudien Saoud bin Abdul Aziz en Palestine en 1935, certains des courts
métrages soutenus par le mouvement de libération nationale palestinien
« Fatah » après la Nakba de 1967 étaient également courts et
documentaires, comme les films préparés par le jeune artiste palestinien
Sulafa Mersal, Salah Abu Hanoud, Hani Joharieh et Mustafa Abu Ali, y
compris la première œuvre cinématographique intitulée : « Non à une
solution pacifique » qui a documenté des résolutions internationales qui
nient les droits nationaux légitimes du peuple palestinien. Puis vint le grand
début des films palestiniens soutenant la résistance et les mouvements de
libération nationale après la guerre du 6 octobre 1973.
Mustafa Abu Ali et ses compagnons ont ensuite enregistré leurs
contributions à un certain nombre de films qui préservent la mémoire
nationale de la résistance à l'occupation, notamment « Al-Arqoub » et «
L'agression sioniste » sur la lutte conjointe palestino-libanaise, et « Ils
n'existent pas » sur la souffrance de millions de réfugiés et de personnes
déplacées palestiniens. Puis sont venus d'autres films qui se sont rangés
du côté de la résistance, notamment « La chanson de la liberté » de John
Chamoun, un film qui documente la lutte du poète et porte-parole de l'OLP
Kamal Nasser, qui a été assassiné par les forces d'occupation à Beyrouth
en 1973.
Dans le même contexte, le film de la directrice de la photographie
palestinienne Nabiha Lutfi présente la vie des femmes palestiniennes dans
les camps et les territoires occupés.
La méthodologie scientifique exige de reconnaître que les contributions
d'un certain nombre de jeunes cinéastes, d'intellectuels et de maisons de
production locales dans des pays arabes et africains aux possibilités
limitées, comme la Tunisie, ont contribué à la documentation de la mémoire
nationale.
Dans ce contexte, on peut se référer à un certain nombre de nouveaux
films tunisiens et arabes qui ont documenté, par exemple, le rôle
d'éminents dirigeants nationaux tunisiens et nord-africains dont le rôle avait
été jusque-là « oublié », comme le film « Réserve 54 » réalisé par Ali
Labidi, qui a été achevé en 1996, 9 ans après le départ du président Habib
Bourguiba du palais de Carthage, et l'annonce par le président Zine El
Abidine Ben Ali de la « réconciliation avec tous les symboles du
mouvement national, y compris le défunt leader Salah Ben Youssef,
secrétaire général du parti destourien dans les années quarante ». Et les

années cinquante, qui ont conduit l'opposition actuelle Bourguiba après
l'accord de juin 1955 sur « l’autonomie interne »
III. Manipuler le cinéma pour déformer la mémoire et l'équilibre du
mouvement national
1.             Des « plans d’action » pour déformer la mémoire
nationale

Les études d'évaluation des expériences du cinéma de résistance arabe
et international dans la préservation de la mémoire des mouvements de
libération nationale confirment un manque de production et une
faiblesse dans la promotion des films documentaires, d'information et de
fiction achevés.
En effet, les mêmes études confirment que l'inverse est vrai dans de
nombreuses expériences, car elles recrutent des décideurs et des
fabricants de contenu culturel dans les médias régionaux et internationaux,
culturels et cinématographiques pour « manipuler » le cinéma dans la
distorsion de la mémoire, la confusion de l'image des activistes et des
pionniers de la lutte nationale, et la promotion de stéréotypes et
d'informations déformées à leur sujet.
Il convient de noter ici que les tentatives d'effacement de la mémoire
nationale et l'exploitation négative du patrimoine culturel national font partie
de conspirations plus larges qui ont ciblé les peuples des pays du Sud et
leurs gouvernements depuis les étapes précoloniales et coloniales .
Les lobbies financiers et politiques internationaux ont utilisé les institutions
cinématographiques et médiatiques multinationales, principalement
américaines et européennes, pour déformer l'image des Arabes, des
musulmans et des peuples des pays du Sud qui luttent depuis plus d'un
siècle pour la libération nationale, y compris les peuples d'Amérique latine
et les peuples arabes, en particulier les peuples d'Algérie, de Palestine et
du Liban.

Des études scientifiques et des rapports internationaux confirment que la
plupart de ces lobbies mènent leur nouvelle guerre contre le « nouveau »
cinéma et les contenus culturels et médiatiques de libération nationale,
parce qu'ils contrôlent les marchés du commerce des armes et le
financement des chaînes de télévision satellitaires, des grands journaux,
des agences de presse et des sites web numériques et sociaux,
américains et européens, en particulier ceux qui suggèrent d'être « de
divertissement », « pornographiques » et « commerciaux libéraux neutres
».
Les efforts des lobbies culturels, médiatiques et financiers internationaux
se sont intensifiés pour encourager les médias, les vidéo et les films qui
ciblent « les facteurs d'immunité, de pouvoir et de résistance au cœur des
nations qui aspirent à la libération nationale »..
Depuis la conquête coloniale romaine de l'Afrique du Nord et de l'Empire
de Carthage, les stratégies d'occupation ont été délibérément confondues
avec les slogans de propagation de la « paix » et du « progrès ».
Des slogans similaires ont été lancés lors des campagnes coloniales
françaises et britanniques contre le monde musulman depuis le début du
19ème siècle en Égypte, au Levant et en Algérie.
Il était clair que l'imposition de la « domination étrangère », en particulier
dans les domaines culturel et intellectuel, se faisait sous la bannière de
slogans « consensuels » qui suggèrent le « commun » entre le colonisateur
..
Au lieu de poursuivre des politiques qui perpétuent les idées des
réformateurs et les programmes de réforme qui ont commencé avant
l'occupation franco-britannique et qui  se sont  développés au stade de
l'occupation directe, certaines institutions de la culture et de l'éducation
dans les pays du Sud et du Nord se sont « normalisées » avec l'«
eurocentrisme ».
On a  promu des options culturelles, éducatives et médiatiques qui
cherchent à faire passer des slogans qui confondent modernisation,
intégration et domination culturelle, médiatique et scientifique et présentent
« l'occupant agresseur étranger » sous la forme du « réformateur  » , la
résistance nationale sous la forme du « monstre » et du « arriéré »
adhérant aux cultures de la « population indigène». Les anciens « Indiens

d'Amérique et d'Asie » d'une part et les cultures de l'« Orient ancien »
arabes, islamiques, perses et indiennes « dépassées » de l'autre sont
diabolisés.
L'objectif des tentatives d'effacement de la mémoire nationale était d'établir
une certaine « unité entre l'agresseur et l'agressé », entre la victime et le
bourreau. En plus il fallait pour certains « lobbies » isoler les partisans du
Mouvement de libération nationale et de les présenter comme des «
défenseurs des institutions anciennes et traditionnelles » afin qu'ils
apparaissent comme des « étrangers » et non comme les propriétaires
originaux du pays en termes de pensée, d'héritage et de civilisation.
2.             Qui sont les lobbies internationaux qui contrôlent le
cinema  les institutions culturelles et médiatiques internationales ?

Des études approfondies ont montré que la conspiration contre
« l'homme » dans les pays du Sud et la culture des nouvelles générations
inclut la recherche de la distorsion de la mémoire nationale collective à
travers un large éventail de films, de vidéos et de matériel vidéo diffusés
par satellite dans des millions de sites Web affiliés à des moyens de
communication numériques et sociaux.
Ce plan s'inscrit dans le cadre d'une stratégie plus large d'institutions et
d'autorités néocoloniales mise en œuvre par un grand nombre de sociétés
multinationales internationales et d'institutions gouvernementales qui visent
à influencer les attitudes de l'opinion publique mondiale, en particulier des
jeunes, en raison de leur contrôle financier, administratif et politique sur la
plupart des informations diffusées (au sens large du terme nouvelles) de
contenus culturels ciblant l'esprit ou les caprices et les émotions.
Qu'il suffise de souligner que parmi les principaux actionnaires au capital
des institutions internationales de télévision, de radio et de cinéma les plus
importantes figurent des sociétés manufacturières et commerciales dans
les secteurs de l'armement, des carburants et des matériaux de
consommation courants tels que les boissons gazeuses et alcoolisées, les
parfums, le maquillage, l'alimentation et les voitures.
On note également  que des chaînes de télévision et de cinéma  géantes
sont impliqués dans la désinformation , y compris des chaines spécialisées
célèbres dans les programmes de «divertissement »  tels que « M6 », «
Artel » RTL européen et « Dorcel TV » cinématique.

Selon des sources américaines, un groupe d'agences de presse
américaines contrôle environ 80 % des images, des vidéos, des films
d'information et de divertissement diffusés dans le monde, et produit ou
diffuse 60 % des films. À elle seule, l'Associated Press fournit à plus de 590
stations de radio et de télévision des informations et des reportages vidéo
diffusés sur des centaines de millions de petits écrans, d'ordinateurs et de
la prochaine génération de téléphones mobiles.
Il est donc clair que « les cercles politiques et les décideurs des principaux
pays capitalistes » et leurs bailleurs de fonds ont un contrôle total sur « les
systèmes médiatiques, artistiques, culturels, occidentaux et mondiaux », y
compris dans les pays les plus pauvres et les plus arriérés d'Afrique, d'Asie
et d'Amérique latine.
Au cours des dernières années, des conflits publics entre les dirigeants d'un
certain nombre de lobbies politico-financiers mondiaux ont mis en évidence
« l'amplification du rôle médiatique et culturel » d'un groupe de personnes
super-riches, comme le milliardaire américain Elon Musk, le nouveau
contrôleur de Twitter (maintenant « X »), Facebook et Instagram, et le «
conseiller » du président américain de retour à la Maison Blanche, Donald
Trump.
D'autres études et rapports révèlent que des « entreprises capitalistes
géantes » gouvernent de grandes institutions médiatiques et culturelles
internationales bien connues, notamment :
·               1.WarnerMedia Media :

La société est le « plus grand conglomérat de médias au monde » et se
classe au troisième rang des plus grands réseaux de production de
télévision, de cinéma et de divertissement au monde en termes de chiffre
d'affaires.
Parmi ses filiales figurent New Line Cinema, CNN, Turner Streaming
System, CW Television Network et Warner Bros.
WarnerMedia Group comprend 4 organisations multidisciplinaires géantes,
dont le Home Fund Group, le plus grand producteur de programmes de
télévision au monde et le propriétaire du premier réseau de télévision
payante au monde .
Il comprend également TBS  , qui exploite certains des plus grands
réseaux  de télévision du monde  , dont CNN.

Le groupe possède Time Publishing Group, qui publie TIME,   Life et
People Fortune.

·               2.News Corp

Elle est considérée comme l'une des plus grandes sociétés de médias
internationales et travaille dans les secteurs du divertissement : films,
télévision, programmes du réseau « câble », diffusion directe par satellite,
magazines, journaux et édition de livres .
Elle possède des dizaines d'organisations médiatiques en Australie, en
Amérique latine, en Europe, au Canada et en Amérique. L'empereur des
médias australo-américain Rupert Murdoch est le plus grand contributeur .
Ses actifs comprennent plus de 175 journaux internationaux de renom, dont
The Times, The Sunday Times, The Sun et The Wall Street Journal. News
Corp compte plus de 800 entreprises dans plus de 50 pays à travers le
monde .
Elle est affiliée au célèbre « Fox News Television Network » américain, qui
se compose de 21 chaînes en Amérique et de plus de 7 chaînes à
l'étranger, et détient 39% des actions de la société « PSKYPE » media.
3. Walt Disney
C'est la plus grande entreprise de promotion des médias, du divertissement
et de la culture de consommation au monde.
Elle possède onze parcs d'attractions, un réseau de chaînes Disney et un
réseau de chaînes.ESPN , l'AE.
Elle possède également les célèbres parcs d'attractions « Disneyland » en
Amérique, au Japon, en France, à Hong Kong et en Chine . En plus de
« Fox for the Twenty-first Century » pour la production cinématographique à
Hollywood, 5 sociétés de distribution de films et 30 stations de radio à
travers le monde . .
4. Viacom
Elle est gérés par le magnat des médias Sumner Redstone, qui possède un
réseau international de chaînes de télévision éducatives et

cinématographiques, notamment « MT », « MTV films » et « Viacom
International ».
Elle possède également 23 stations et unités de production télévisuelle,
dont la plus célèbre est « The Movie Channel ».

·               5. CBS

Columbia Broadcasting Network (CBS) : C'est l'un des quatre plus grands
réseaux de télévision de divertissement et d'information pour les jeunes en
Amérique.
Dans le domaine de la production cinématographique, le groupe possède
des sociétés telles que (CBS studios) et (CBS films)  et a produit des films
célèbres suivis par des jeunes du monde entier, y compris dans la région
arabo-islamique et en Afrique, y compris la série « SpiderMan » et le
DaVinci Code du célèbre auteur américain Dan Brown, qui a été traduit
dans plusieurs langues internationales, dont l'arabe.
6. Comcast
C'est la plus grande société de radiodiffusion sans fil et de « télévision par
câble » au monde (en termes de chiffre d'affaires). C'est la deuxième plus
grande société de services de télévision privée, le plus grand fournisseur de
services Internet aux États-Unis et la troisième plus grande société de
téléphonie résidentielle. Elle est propriétaire de la célèbre  société de
télévision « NBC ». Elle possède Studio Universal en Floride, aux États-
Unis, dont la superficie est estimée à 150 hectares.
Comcast est dirigé par l'homme d'affaires et milliardaire américain Brian
Roper, qui a acquis au cours des dernières années la chaîne britannique
Sky News.
Par conséquent, il est clair que les contrôleurs les plus éminents dans la
direction de l'opinion publique jeune et de l'opinion publique mondiale sur le
plan culturel, comportemental et médiatique sont principalement les riches
des États-Unis et des pays industrialisés occidentaux qui ont des
partenaires du monde entier, y compris l'Inde, la Chine, la Russie et Israël,
c'est-à-dire des anciens et nouveaux pays coloniaux et des pays «
émergents » dont les entreprises dominaient les secteurs des TIC et les
réseaux Internet mondiaux.

. VI. Que faire?

1.    La nécessité de regarder vers l'avenir

Dans ce contexte mondial
est-il possible  de prévoir l'émergence une ou de plusieurs stratégies
nationales qui garantissent le succès du cinéma national sur le plan
commercial, national et mondial, tout en assurant son implication dans les
politiques culturelles et de communication des forces nationales et des
gouvernements ?
Comment encourager la loyauté envers les patriotes martyres et  les
militants des mouvements de résistance nationale en préservant la
mémoire des peuples dans leurs luttes pour la libération nationale dans ses
différentes dimensions ?
De nombreux problèmes se posent ici, notamment la crise du financement
et le manque de volonté d’engagement politique .
Une action commune devrait impliquer les fidèles aux mouvements de
résistance, des partis nationalistes et des gouvernements des pays du Sud
pour un cinéma professionnel et avancé capable d'entrer en compétition et
envahir des millions de sites de communication et site web  numériques
connectés à des  milliards de personnes.
D'autres questions sont également soulevées, notamment le manque de
volonté politique  de la part de certains gouvernemen en Amérique latine,
en Afrique et en Asie, mais dont la priorité est aujourd'hui « l'intégration »
avec les puissances dominantes à l'échelle mondiale sur les plans
économique, technologique, scientifique et militaire, principalement des «
pays du Nord ».
En même temps, les pionniers du « nouveau cinéma » et de la « culture de
libération nationale », les universitaires et les intellectuels des « pays du

Sud » ont besoin d'une « vision de synthèse » lorsqu'il s'agit de cinéma de
résistance et de culture nationale et du respect de la règle du « relativisme
».
Cette démarche serait  justifiée par des données objectives et la nécessité
de reconnaître un certain nombre de faits, notamment le fait que la
responsabilité de diriger le « nouveau cinéma qui prône les questions de
libération nationale » et de documenter la « mémoire nationale » pour les
nouvelles générations incombe en même temps aux artistes, aux
intellectuels et aux médias affiliés aux « lobbies locaux (ou nationaux »), et
non aux seuls « lobbies internationaux ».
Il faut accepter ici que les secteurs du cinéma, de la culture, de la
communication et des politiques culturelles évoluent négativement ou
positivement aussi bien en fonction des rôles joués par 4 parties locales :
les autorités officielles, le secteur privé ou le capital local, la société civile
et les professionnels des médias et les intellectuels.
Par conséquent, un certain nombre d'intellectuels parmi les plus éminents
du monde, dont le philosophe américain Noam Chomsky, considèrent que
l'intellectuel et l'écrivain ont une responsabilité majeure dans « l'éclairage
du public », la fourniture de contenus culturels et médiatiques positifs et la
« dénonciation des mensonges » des lobbies et de ceux qui ont des
agendas suspects.
Chomkesi et les tenants de cette thèse soutiennent que « l'intellectuel et
l'écrivain », c'est-à-dire les médias et les communicateurs au sens large du
terme, doivent manipuler  leur « autorité morale » pour diffuser des faits et
contribuer à l'avancement du grand public.
2.    Les médias numériques au service des mouvements de libération
nationale
Ceux qui sont convaincus de la responsabilité des médias, artistes et
intellectuels dans le « changement » et dans « la formation et l'orientation
de la jeunesse » sont déduits par le succès du « nouveau cinéma » et des
« vidéos » que des centaines de millions de personnes dans le monde ont
vu dans la mobilisation de la jeunesse universitaire, des soulèvements et
des « révolutions de la jeunesse » et des étudiants depuis les années
soixante du siècle dernier en Europe et en Amérique et dans les pays
arabes, islamiques et africains qui ont interagi avec les « contenus culturels
et médiatiques du mouvement de Mai 1968 » puis au premier semestre
2024 dans l'introduction du « mouvement étudiant et de jeunesse » qui a
explosé dans les universités américaines et s'est ensuite répandu dans les

universités américaines Un grand nombre d'universités à travers le monde
pour exprimer leur solidarité avec le peuple de Palestine.
Beaucoup pensent que le « nouveau cinéma », les « médias alternatifs »
et les « campagnes médiatiques à travers les sites sociaux » ont réussi à «
mobiliser sans précédent la jeunesse et les universités du monde » en
faveur des revendications nationales et politiques palestiniennes et arabes
que les « médias traditionnels » ont été incapables de communiquer
clairement au monde pendant des décennies en raison du « blocus » et en
raison de leur manque de liberté vis-à-vis du « langage de bois », des
méthodes de « propagande traditionnelle » et des agendas de certains «
dirigeants » et de certains « lobbies ».
L'explosion du « mouvement de la jeunesse » dans les universités aux
États-Unis, puis en Europe et dans le monde, a prouvé que les « moyens
de communication non traditionnels » sont une nouvelle arme entre les
mains de centaines de millions de jeunes qui lui a permis de pénétrer et de
triompher des systèmes médiatiques traditionnels et de les forcer à
rediffuser des « courts métrages » et des « vidéos » documentant la
résistance non traditionnelle au néocolonialisme et la lutte des enfants
d'immigrants et de leurs alliés en soutien au mouvement national en
Palestine occupée et dans toute la région.
Par conséquent,  l'importance de s'engager dans le « monde du multimédia
» et du « nouveau cinéma » est confirmée en raison de l'exacerbation de
certaines politiques de nouveaux acteurs ( dont les citoyens journalistes)
qui ciblent la mémoire nationale et l'équilibre des mouvements de libération
et de leurs symboles.
Parmi les buts, changer la tendance dans un monde ou se multiplient les
manipulations à travers le cinema et les médias de l'image de la résistance
à l'occupation et des mouvements internationaux de libération nationale.
L'objectif est clair en ce qui concerne  le message du nouveau cinéma «
dans le futur.
Il faudrait  s’opposer à  ceux qui soutiennent ces politiques neo coloniales
culturelles, artistiques et de communication et les tentatives de
manipulation  des  peuples, des élites, des intellectuels et des décideurs
dans les pays du Sud en falsifiant leur histoire contemporaine ou vécu  .

Le plus grand objectif est de pousser les élites et les peuples vers la
rébellion contre les plans de «  néocolonialisme », à l'idéologie du
colonisateur ».
Les politiques culturelles « neo colonailes », qui visaient les élites
cinématographiques, culturelles, universitaires et médiatiques, n'auraient
pas été partiellement mises en œuvre si les films, le cinéma et les réseaux
médiatiques dans les différentes langues du monde n'avaient pas été
utilisés pour tenter de « détourner la mémoire » des peuples, leur présent,
leur avenir et leurs spécificités culturelles et civilisationnelles nationales.
Le résultat a été le récit d'éminents penseurs et réformateurs nationaux
des pays du  Sud au cours des deux derniers siècles, y compris les
pionniers du « renouveau et de la réforme » et du mouvement national
dans les pays d'Afrique du Nord et  le philosophe et poète musulman
pakistanais indien Muhammad Iqbal : « Le phénomène le plus remarquable
de l'histoire moderne est l'immense vitesse avec laquelle le monde de
l'Islam se déplace dans son aspect spirituel vers l'Occident. »
Conclusion
La mémoire nationale de tout peuple fait partie de son identité, de sorte
que les politiques coloniales anciennes et nouvelles ont tenté de l'effacer et
de la perturber à travers divers programmes médiatiques, culturels,
éducatifs, politiques et sécuritaires.
Le pari continue de déformer l'image des moudjahidines pour
l'indépendance et la libération de leurs peuples, car les guerres et les
batailles dangereuses ne sont pas seulement entre armées, mais aussi
elles sont culturelles, médiatiques et psychologiques ciblant les esprits, les
cœurs, les comportements individuels et sociétaux, et les orientations des
élites.
Le nouveau cinéma et les moyens de communication numériques, sociaux
et traditionnels, qui ont attiré l'attention de milliards de personnes, sont
devenus le meilleur outil pour façonner le nouvel « esprit collectif », en
investissant dans le domaine des « ressources humaines » et en
changeant les convictions de milliards de personnes dans le monde, y
compris leurs convictions, leurs références idéologiques et leurs postulats
nationaux.

S'opposer à l'utilisation négative du cinéma, des médias, de la
communication, des médias sociaux et des moteurs numériques
modernes, anciens et nouveaux, nécessite la préparation d'un « plan B »
et  l'adhésion à l'identité et à la fierté de celui-ci est nécessaire pour
préserver les droits historiques légitimes hérités de génération en
génération.
Cela ne se fera que s'il y a une volonté politique suprême dans les pays
arabo-islamiques et les pays du « Sud » en général de soutenir les valeurs
de la modernité et du « nouveau cinéma » et de contrôler une partie des
moyens de communication, d'éducation et d'orientation des peuples suivis
par les enfants et les jeunes dans tous nos pays et dans le monde entier à
travers son « petit écran » dans son ordinateur, son téléphone portable et
dans sa chambre fermée.
Il est nécessaire de mettre en place d'énormes capacités humaines et
matérielles afin de servir les stratégies des ministères et entreprises de de
la culture et des médias.
Modifier l’orientation des médias et films  est possible en soutenant le «
nouveau cinéma mondial » et les médias .

المصادر والمراجع Bibliographie
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26. ما في ماهر ، المنصات الرقمية":كيف غيرت أفريقيا قواعد اللعبة في السينما العالمية؟ ، موقع
المستقبل 18/07/ 2022

Kamal Ben Younes
–       Ancien directeur général de chaînes de télévision et de radio qui
avaient réalisé de nombreux films
–       Reporter pendant 20 ans pour des chaînes de télévision et de
radio numériques internationales, dont la BBC. Il a produit et réalisé
des centaines de films, d'émissions d'information et de
documentaires
–       Fondateur et directeur de sites d'actualités numériques illustrés
en arabe, français et anglais
–       Universitaire en histoire contemporaine, en médias, en études
internationales et en géostratégie
–       Ancien rédacteur en chef du quotidien Assabah en Tunisie et de
ses sites digitaux
Téléphone Whatsapp : 21699479498+
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